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12 mars 2013 2 12 /03 /mars /2013 00:00

Né en 1948, Andrei Oişteanu est historien des religions et des mentalités, ethnologue, anthropologue culturel, critique littéraire et romancier. Après trois ouvrages dédiés aux mythes dans la culture roumaine (1980, 1989 et 1997), après un roman en 1995, Andrei Oişteanu publie en 2001 une étude monumentale consacrée à l’image du Juif dans la culture roumaine, un travail salué par l’ensemble de la communauté intellectuelle. Par l’ampleur de la réflexion sur la construction de la représentation sociale des Juifs, ce travail dépasse largement les frontières de son pays.

Les Images du Juif: Clichés antisémites dans la culture roumaine. Une approche comparative, traduit par Pompiliu Ştefanescu, éditions Non Lieu, 2013.

Retrouvez Andrei Oişteanu au Salon du livre :

Samedi  de 10.00h à 12.00h Ecrire la Shoah      avec Lucian Boia dans l'Agora du CNL

 

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12 mars 2013 2 12 /03 /mars /2013 00:00

nelegaAlina Nelega, née en 1960,  est dramaturge et romancière. Elle est l’auteur d’un étonnant « Monologue pour personnage féminin, en un acte et 8 séquences » (ou « respirations »), intitulé Amalia respire profondément, monté en 2007 en Roumanie et joué à l’automne 2012 à Paris, à l’Institut culturel roumain. Pourquoi Amalia doit-elle « respirer profondément»? C’est l’effort qu’elle doit faire pour supporter, dans un contexte idéologique asphyxiant. Ses pièces ont été traduites et jouées en Roumanie, à Londres, Zurich, Berlin, Heidelberg et New York. Aujourd’hui, Alina Nelega maintient la tradition du théâtre radiophonique. Elle publie également des récits pour les enfants, également radiodiffusés. Amalia… fait partie d’un ensemble de monologues et monodrames pour acteurs et actrices : Projet XX, Egos, Décalogue selon Hess, Kamikazes.

 

 

Amalia respire profondément, traduit par Mirella Patureau, avec une préface de Iulia Popovici, Éditions d’un instant, 2012.

Retrouvez Alina Nelega au Salon du livre :

Samedi de 16.00h à 17.00h Le théâtre roumain : texte ou réalité de l'absurde ? Modérateur : Paul Cernat, avec Nicoleta Esinencu et Constantin Abaluta sur le Pavillon roumain 

Dimanche  de 11.00h à 12.00h    Les enfants de l'absurde, avec Nicoleta Esinencu dans le Salon littéraire du CNL

Dimanche de 12h30 à 14h  Fraîcheur et incandescence : la nouvelle vague du théâtre roumain. Modérateur George Banu, avec Nicoleta Esinencu, Valentin Nicolau et Matei Vişniec sur le Pavillon roumain

DÉDICACES : dimanche 24 mars de 16h à 17h

 

Le "plus" de Seine&Danube, un extrait :

"Dans notre pays il y a beaucoup de gens qui n’ont pas de cœur. Pratiquement, presque tout le monde de mon âge. …Des hommes, des femmes, peu importe. Beaucoup, beaucoup de gens sans cœur. Comme ça, quatre sur cinq. Et vous savez pourquoi ? C’est un secret, mais comme vous m’êtes sympathique et que vous me rappelez aussi quelqu’un, je vais vous le dire: parce qu’ils l’ont mangé.

Il était une fois, 

un hiver, 

quand il faisait très froid 

et il fallait qu’on choisisse : soit on le mangeait, soit on mourait." 

p.46-47

 

 

 


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12 mars 2013 2 12 /03 /mars /2013 00:00

cinquieme impNorman Manea est né en 1936 à Suceava en Bucovine. Rarement un lieu et une date de naissance auront été plus définitoires de l’œuvre à venir. Il a miraculeusement survécu après une déportation en Transnistrie par les troupes roumaines fascistes alliées à l’Allemagne nazie mais Norman Manea est surtout le chroniqueur attentif et précis de l’exil – celui qu’il vit aux États-Unis. Des nouvelles publiées en 1969, un roman en 1970, un deuxième roman en 1977. Son troisième roman, intitulé L’Enveloppe noire est celui qui le conduit à l’exil forcé. Norman Manea y traite les deux grands thèmes qui parcourent toute son œuvre. Le père du narrateur reçoit, sous le régime fasciste des Légionnaires (la Garde de Fer), une enveloppe noire dont on ne saura jamais ce qu’elle contient. Il disparaît, on ne retrouve jamais son corps. Ce roman qui mettait la Roumanie face à son passé narrait aussi les difficultés des Roumains sous le communisme : des thèmes trop inconfortables au regard des idéologues du Parti. Dans La Tanière, Norman Manea tend le miroir de l’humour à ses concitoyens roumains exilés aux États-Unis. Norman Manea est aujourd’hui professeur de culture européenne et écrivain en résidence au Bard College, dans l’État de New-York. Prix Médicis Étranger 2006 pour Le Retour du hooligan : une vie.

La Cinquième impossibilité, essais, traduit par Odile Serre et Marily Le Nir, Le Seuil, 2013.

La Tanière, roman, traduit par Marily Le Nir, Seuil, 2011.

L'Enveloppe noire, roman, traduit par Marily Le Nir, Seuil, 2009.

Les Clowns : Le dictateur et l'artiste, traduit par Marily Le Nir et Odile Serre (Seuil, 2009).

Le Retour du hooligan : une vie, traduit par Nicolas Véron (Seuil, 2006). Réédité par Points (2007). Prix Médicis Étranger 2006

Le Bonheur obligatoire : nouvelles, traduit par Alain Paruit et André Vornic (Albin Michel, 1991). Réédité par Points (2006).

L'heure exacte : et autres nouvelles, traduit du roumain par Alain Paruit, André Vornic, Marie-France Ionesco, Odile Serre (Seuil, 2007).

Le Thé de Proust et autres nouvelles, traduit par Marie-France Ionesco, Alain Paruit et André Vornic (Albin Michel, 1990). 

Retrouvez Norman Manea au Salon du Livre :

Dimanche de 11.00h à 12.30h La vie à l'est, coté mur - écrire face à la censure ou en exil Modérateur : Matei Visniec, avec Dumitru Tsepeneag, Eugen Uricaru et Alexandru Calinescu

Dimanche de 16.00h à 18.00h GRAND ENTRETIEN La traversée des exils : Norman Manea dans l'Agora du CNL

Le "plus" de Seine&Danube, un extrait :

"La magie du mot est l'un des grands dons de notre finitude. Je me rappelle encore et avec quelle émotion le vieillard que j'étais à l'âge de 9 ans, de retour du camp, reçut au jour solennel de son anniversaire un recueil de contes roumains. En cet après-midi d'été 1945, dans le silence de la pièce, seul dans l'univers, je découvrais la langue fascinante, magnétique, miraculeuse, d'un conteur de génie."

Incipit de La cinquième impossibilité

 

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12 mars 2013 2 12 /03 /mars /2013 00:00

lunguNé en 1969 à Botoşani, dans une famille d’ouvriers, Dan Lungu a chaussé les lunettes de l’humour et de la tendresse pour donner vie à ses personnages. Très fin observateur de ses concitoyens, il les met en scène dans des romans à la fois réalistes et drôles. Le Paradis des poules en 2004 explorait les relations de voisinage dans une rue des faubourgs du nord à l’heure du passage à la démocratie et à l’économie de marché. Je suis une vieille coco ! en 2007 voyait s’affronter avec humour deux générations de femmes aux opinions politiques différentes. Avec Dan Lungu, le lecteur français découvrait ainsi dès 2008 le concept de « nostalgie paradoxale ». Dans son troisième roman, Comment oublier une femme en 2009, l’écrivain auscultait les relations amoureuses. Auteur prolifique et parfait francophone, il enseigne également à la Faculté de sociologie de l’université d’Iaşi. Il est aussi, depuis javier 213 le directeur du musée de la littérature de la ville de Iaşi.

Comment oublier une femme, traduit par Laure Hinckel, éd. Jacqueline Chambon, 2010.

Je suis une vieille coco !, traduit par Laure Hinckel, éd. Jacqueline Chambon, 2007.

Le Paradis des poules, traduit par Laure Hinckel, éd. Jacqueline Chambon, 2005.

 

Retrouvez Dan Lungu au Salon du livre :

Samedi de 14.00h à 16.00h Sortir du totalitarisme avec Adina Rosetti et Bogdan Suceava, dans l'Agora du CNL

Dimanche de 12.15h à 13.15h Un traducteur et son auteur Dan Lungu avec Laure Hinckel - animé par Emmanuèle Sandron sur le stand de la SDGL et de l'ATLF

Dimanche de 14.00h à 15.30h Comment écrire une femme? Modérateur: Laure ADLER, avec Marta Petreu, Magda Carneci et Radu Aldulescu sur le Pavillon roumain

Le "plus" de Seine&Danube, un extrait :

Une semaine... Depuis une semaine je n'ai plus la paix, bon sang! Depuis le dernier coup de fil d'Alice... Alice - un joli prénom, n'est-ce pas? C'est moi qui l'ai choisi. Normal, il s'agit de ma fille. Ce que je veux dire par là, c'est que mon pari voulait l'appeler autrement. Cristina, il me semble. Ou peut-être Maria, je ne sais plus. En tout cas, il voulait lui donner un de ces prénoms que tout le monde porte. Du moins chez nous, en ville. Des prénoms de coiffeuse ou de comptable.

Incipit de Je suis une vieille coco! 

 

 

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12 mars 2013 2 12 /03 /mars /2013 00:00

cioran liiceanuNé en 1942 à Râmnicu-Vâlcea, Gabriel Liiceanu est l’une des plus importantes personnalités de la vie intellectuelle roumaine et l’un des portes parole d’une conscience civique à reconstruire, au lendemain de la chute de la dictature. Fondateur des éditions Humanitas, il est en Roumanie l’éditeur roumain de Cioran. Formé auprès de Constantin Noica, il diffusa dans un très beau et stimulant Journal de Paltiniş un modèle de formation rigoureux et attaché à la perfection intellectuelle. De cette époque datent ses premières traductions de Platon puis de Heidegger. Après 1990, Gabriel Liiceanu enseigne la philosophie, dirige sa maison d’édition et écrit.  De la limite, petit traité à l’intention des orgueilleux paraît en français. De nombreux autres ouvrages sont encore non traduits. Avec sa série Du mensonge, De la haine et De la séduction, Gabriel Liiceanu inaugure un discours d’essayiste en prise avec la vie de la cité. Il est également un mémorialiste à la plume raffinée.

Itinéraires d'une vie, E.M. Cioran - Suivi de Les continents de l'insomnie : entretien avec E.M. Cioran - Suivi de La mort de Cioran, éditions Michalon, 2007.

Journal de Paltiniş récit d'une formation spirituelle et philosophique, traduit par Marie-France Ionesco, éditions La Découverte, 1999.

De la limite : petit traité à l'usage des orgueilleux : essai traduit par Alexandra Laignel-Lavastine, éditions Michalon, 1997. 


liiceanu 

Retrouvez Gabriel Liiceanu au Salon du livre : 

Vendredi de 17.30h à 18.30h Les coulisses de l'écriture : le principe d'incertitude Moderateur Basarab Nicolescu, avec  Solomon Marcus, Houriya Abdelouahed et Bogdan Ghiu sur le Pavillon roumain

Samedi de 12.00h à 14.00h Dévoiler le goulag, avec Lucian Dan Teodorovici dans le Salon littéraire du CNL

Le "plus" de Seine&Danube, un extrait :

"La bêtise comme projet figé

La "faiblesse d'esprit", dont la cruelle nature a doté certains êtres, n'est pas la bêtise. Ce qui relève des déterminations naturelles de l'esprit n'entre pas dans le champ de la liberté, et à l'instar de l'imbecillité ou de l'infirmité mentale, ces déterminations n'intéressent que la psychologie. [...] Un individu bête, en ce sens, peut rester totalement étranger au phénomène de la bêtise comme projet figé. De même, un individu doté d'un QI élevé et, d'après celui-ci, d'une intelligence brillante, peut fort bien être frappé de cette imbecillité qui érige l'immobilité en projet. La bêtise nocive, celle qui peut mener à la catastrophe quantité d'hommes, des peuples entiers, voire toute l'humanité, cette bêtise-là est toute différente de celle, banale, que l'on rencontre au coin de la rue. Elle peut s'acquérir, se transmettre, elle peut fanatiser et ensorceler, on peut torturer et tuer en son nom, on peut même déclencher des guerres. C'est cette bêtise-là qui fait l'histoire et qui explique au demeurant une bonne partie de l'histoire de ce dernier demi-siècle en Europe de l'Est." 

De la limite

pp.87-88

 


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12 mars 2013 2 12 /03 /mars /2013 00:00

massepain ioanidDoina Ioanid est née en 1968 à Bucarest. De formation professeur de français, traductrice, journaliste littéraire, elle construit avec persévérance son univers poétique.

« Pour moi, le poème en prose est la forme d’expression la plus appropriée. Ainsi je peux raconter des histoires, sur moi, sur d’autres, aussi bien des proches que des gens tout simplement anonymes, car chaque homme est en soi une chronique vivante, si vous voulez. Une histoire simple, dessinée de la manière la plus naïve, peut très bien capter la poésie du monde dans lequel nous vivons. » Elle est l’auteure de cinq recueils qui se composent sans exception de poèmes en prose allant d’une seule à vingt-cinq lignes. Elle nomme la poésie « un amour tardif. Enfant, j’aimais lire des contes, des récits et des romans d’aventures. J’étais particulièrement friande des histoires chinoises, probablement à cause du mélange fascinant du quotidien et du fabuleux. » On retrouve ce mélange dans ses poèmes, à cette différence près que le fabuleux a cédé la place à des images oniriques plutôt angoissantes.

 

Son premier recueil, Duduca de marţipan (La demoiselle de massepain), fut publié en 2000. Quatre autres suivirent : E vremea să porţi cercei (Il est temps que tu portes des boucles d’oreille, 2001), Cartea burţilor și a singurătăţii (Le livre des ventres et de la solitude, 2003), Poeme de trecere(Poèmes de passage, 2005) et Ritmuri de îmblânzit aricioaica (Rythmes pour apprivoiser la hérissonne, 2010). Chaque recueil semble être le chapitre d’un roman en cours. Un certain nombre de « proches » reviennent dans les cinq recueils, comme ses grands-parents, sa mère ou sa sœur Mary ; ces personnages récurrents donnent une cohérence remarquable à l’œuvre. Dans chaque volume revient le syntagme « la femme de x ans », par lequel Doina Ioanid fixe, comme dans un journal, les différentes phases de sa vie. Ces données autobiographiques s’entremêlent avec des images surréalisantes, tirées de « l’irréalité immédiate » (pour reprendre une notion de Max Blecher, l’auteur des Aventures dans l’irréalité immédiate). C’est cette conjugaison de notations tantôt ordinaires, tantôt irréelles, qui suscite le sentiment d’étrangeté et d’originalité absolue de ces poèmes en prose. Depuis 2005, Doina Ioanid travaille en tant que secrétaire de rédaction de l’Observator Cultural, l’hebdomadaire critique et culturel le plus important de la Roumanie. (Jan H. Mysjkin)

La demoiselle de Massepain, poèmes, traduit par Jan H. Mysjkin, éd. Atelier de l'agneau, 2013.

Rythmes pour apprivoiser la hérissonne,  traduit par Jan H. Mysjkin, L'Arbre à paroles, 2013.

Poèmes de passage, poèmes, traduit par Jan H. Mysjkin et Monica Salvan, 2012.

 

Retrouvez Doina Ioanid au Salon du livre :

Vendredi de 12.00h à 14.00h La langue, ultime liberté avec Florina Ilis et Radu Aldulescu dans le Salon littéraire du CNL

Le "plus" de Seine & Danube, un extrait :    

« Depuis peu, les études sur le bonheur sont fort prisées. On peut apprendre tout ce qu’on veut. Fini, les doutes. Ces études sont mieux encore qu’un détecteur de métaux ! Précision et efficience. Mais quel est le coefficient de ton bonheur à minuit, quand vient la hérissonne, qu’elle se glisse dans ton lit et se niche sur ton ventre ? Quelle étude moderne saurait mesurer son grignotement sonore et le convertir en pourcentage ? »

p.20 de Rythmes pour apprivoiser la hérissonne

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12 mars 2013 2 12 /03 /mars /2013 00:00

1262940832 la croisade des enfants couv defNée en 1968, Florina Ilis vit à Cluj, dans la grande région de Transylvanie, et elle est l’auteur d’une fresque romanesque de la Roumanie contemporaine récompensée en 2010 par le prix Courrier International : La Croisade des enfants. Elle débute dans son pays avec deux romans publiés en 2006, Cinq nuages colorés et La Descente de la croix avant de publier, en 2008 La Croisade…. Un train est  détourné  par  des  enfants  partant  en  colonie  de vacances  et  c’est  toute  la  Roumanie  qui  déraille. L’auteur saisit avec acuité les travers de la société contemporaine.  Son  quatrième  roman,  paru fin  2012  en  Roumanie,  est  la  reconstitution romanesque  d’un  mythe  littéraire,  celui  du poète « national » Mihai Eminescu. Il est d’ores et déjà annoncé en français.

 

 

 

La Croisade des enfants, traduit par Marily Le Nir, éd. des Syrtes, 2010.

 

Retrouvez Florina Ilis au Salon du livre :

Vendredi de 11.00h à 12.00h La littérature roumaine contemporaine, reflet d’une société en crise ? Modérateur Eugen Simion, avec Bogdan Teodorescu, Bogdan Suceavă et Ioana Dragan sur le Pavillon roumain

Vendredi de 12.00h à 14.00h La langue, ultime liberté, avec Radu Aldulescu et Doina Ioanid, dans le Salon littéraire du CNL


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12 mars 2013 2 12 /03 /mars /2013 00:00

FUCK YOU Eu.ro. 4f4fa2dd72a68Née en 1978 en Moldavie, Nicoleta Esinencu représente un courant dramaturgique très manifeste en Europe de l’Est où des auteurs jeunes s’exprimant dans une société en mutation n’ont plus besoin de dissimuler ce qu’ils ont à dire. Ils sont en rupture avec leurs aînés. Désillusionnés, ils refusent à la fois la société de consommation et les idéologies démonétisées qui ont enfermé leurs parents dans les pièges du totalitarisme. Ils sont à la recherche de nouveaux repères. Nicoleta Esinencu a vu son pays passer en peu d’années par plusieurs régimes. Elle en trace le portrait intime et saisissant, à travers le récit d’un voyage à la Mer Noire, lequel est  rendu toujours plus compliqué par la politique : c’est le texte intitulé 7 km, publié dans Odessa Transfer (éd. Noir sur Blanc). Les œuvres de Nicoleta Esinencu sont jouées en Europe. Elle a été titulaire d’une bourse d’études à Stuttgart en 2003 puis en 2005. Elle a été invitée en résidence d’auteur en 2006 au Centre International d’Accueil et d’Échanges des Récollets.

Fuck you Eu.ro.pa! traduit par Mirella Patureau, éd. L’Espace d’un instant, 2007.

Le Septième Kafana (co-auteurs : Dumitru Crudu et Mihai Fusu), traduit par Danny Aude Rossel, Espace d’un Instant, 2004.

Retrouvez Nicoleta Esinencu au Salon du livre :

Samedi de 16.00h à 17.00h Le théâtre roumain : texte ou réalité de l'absurde ? Modérateur Paul Cernat, avec  Alina Nelega et Constantin Abaluta dans la salle Reed expo

Dimanche de 11.00h à 12.00h Les enfants de l'absurde, avec Alina Nelega dans le Salon littéraire du CNL

Dimanche de 12h30 à 14h Fraîcheur et incandescence : la nouvelle vague du théâtre roumain. Modérateur George Banu, avec Alina Nelega, Valentin Nicolau et Matei Vişniec, sur le Pavillon roumain

DÉDICACES : dimanche 24 mars de 16h à 17h

Le "plus" de Seine&Danube, un extrait :

Fuck you, Europa ! Fuck !

Tu marches dans la rue et il n’y a rien dans quoi flanquer un coup de pied.

C’est comme si tu marchais dans le sable – sans laisser de traces.

Un beau jour, je n’aurai plus d’ombre.

Et pour n’importe quelle connerie que je vais demander j’aurai tout de suite la réponse.

"Je veux acheter le soleil.

- Mais, madame, on l’a déjà vendu."

 

pp.34-35

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12 mars 2013 2 12 /03 /mars /2013 00:00

simeonAvec Petru Cimpoeșu, ce romancier né en 1952 à Vaslui, nous découvrons le portrait de la société roumaine contemporaine... vue depuis un ascenseur. La vie dans un immeuble comme les autres bascule le jour où le cordonnier s’installe dans cet équipement collectif. La guérison miraculeuse qu’il opère sur un des voisins conduit tous les autres à voir en lui une sorte de saint, un stylite à la mode actuelle : du jour au lendemain, l’homme est surnommé Saint Siméon l’Ascenseurite. Par effet d’entraînement, l’homme enchaîne les prophéties. Une légende se construit…  Cinquième roman de l’auteur qui débuta en 1983 et a publié des romans comme Un royaume pour une mouche en 1995 et Le récit du grand brigand en 2000, Saint Siméon l’Ascenseurite est son premier ouvrage traduit en français. Mais il a déjà conquis d’autres pays européens. Les Tchèques lui ont accordé leur grand prix de littérature dès 2007. L’ingénieur de l’extraction du pétrole roumain devenu enseignant en lycée professionnel puis journaliste culturel est aujourd’hui directeur dans un service régional de la culture et il se consacre largement à la rédaction de ses romans.

Saint Siméon l’Ascenseurite. Roman avec anges et Moldaves, traduit par Dominique Ilea, éditions Gingko, 2013.

Retrouvez Petru Cimpoeșu au salon du livre :

Samedi de 18.00h à 20.00h Rire de tout? avec Matei Visniec et Razvan Radulescu, dans l'Agora du CNL

Le "plus de Seine& Danube, un extrait: 

Certaines idées lui venaient quand il [Siméon] était constipé. […] Les pronostics sportifs ne seraient-ils pas aussi, dans leur genre, des divinations? Et les gagnants au Loto, ne seraient-ils pas des espèces de prophètes contemporains ? Une fois, […] il s’avisa que, durant les six années de gouvernement d’Ion Iliescu, il y a eu davantage d’églises et de monastères bâtis que sous le règne d’Étienne le Grand ! Il comptait consulter l’ange, si, sur cette base, Iliescu ne devrait-il pas être canonisé, à son tour..."

pp255-256

 

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12 mars 2013 2 12 /03 /mars /2013 00:00

aile-tatouee.gifNé en 1956, Mircea Cărtărescu est l’auteur d’une œuvre traduite en de nombreuses langues. Son principal roman, la célèbre trilogie Orbitor  - L’Aile gauche, Le Corps et L’Aile droite ‒ récompensée par des prix prestigieux dans plusieurs pays est publié sous trois titres différents en français : Orbitor, L’œil en Feu et L’Aile tatouée. Ce livre-monde est une nouvelle Recherche, recherche du double à travers le personnage du jumeau fantasmé, recherche de la Ville à travers les promenades hallucinées, recherche de l’accomplissement à travers l’accomplissement de l’œuvre en elle-même. L’auteur qualifie son roman de « fractale » : son écriture se déploie puis se rétracte, donnant au lecteur l’étrange impression de lire un objet qui respire. Le symbole tutélaire du papillon, que l’on retrouve dans le titre de la trilogie, évoque également la palpitation, le battement, et surtout, renvoie à la perception grecque de l’immortalité de l’âme.

Son œuvre est aujourd’hui célébrée à l’étranger. En tant que théoricien du postmodernisme en littérature, il a été invité à enseigner dans des universités étrangères. Ses œuvres sont traduites dans de nombreuses langues.

L'Aile tatouée, traduit par Laure Hinckel, Denoël, 2009.

Pourquoi nous aimons les femmes, recueil de nouvelles, traduit par Laure Hinckel, Denoël, 2008.

L'Œil en feu, traduit par Alain Paruit, éd. Denoël, 2005.

Orbitor, traduit par Alain Paruit, éd. Denoël, 1999.

Lulu, traduit par Hélène Lenz éd. Austral, 1995.

Le rêve, traduit par  Hélène Lenz, éd. Climats, 1992.

Retrouvez Mircea Cărtărescu au Salon du livre :

Vendredi de 14.30h à 16.00h Est-Ouest : des retrouvailles littéraires Modérateur : Nicolae Manolescu, avec Mircea Cartarescu,  Gabriela Adamesteanu, Dinu Flamand et Pascal Bruckner sur le Pavillon roumain

Vendredi de 16.00h à 17.00h La Roumanie d'Ovide, avec Xavier Darcos et  Marie Darieussecq  - animation Paul de Sinety sur le Stand de l'Institut français

Samedi de 16.00h à 18.00h, GRAND ENTRETIEN La ville, l'imaginaire, l'engagement : Mircea Cărtărescu, dans le Salon littéraire du CNL

Le "plus" de Seine & Danube, un extrait :

"Ce n'était pas le souffle du vent, mais celui du couchant. L'opale liquide et l'ambre formaient des courants limpides dans le vaste espace au-dessus du lac de Côme et reflétaient encore une fois leur lumière mystique dans ses eaux transparentes presque jusqu'au fond, mais plus faiblement, en se dissolvant dans une masse hyaline. C'était comme si la chimère du dessus avait regardé droit dans les yeux la chimère du dessous, transmuant le gaz rose et lumineux, chargé de nuages en continuel enroulement et délitement, en un scintillement d'or intense et gélatineux. Dans l'immense orient qui dominait le reste des soirs de l'année comme la plus haute voûte de la cathédrale au coeur d'une ville lointaine, les Alpes luisaient en blanc et jaune, reflétant elles aussi dans les eaux presque planes et savant origami de leurs contours de papier plié. La tristesse accablante d'automne avancé, si avancé qu'il pénétrait jusqu'au corps calleux, se coulant dans le crépuscule thalamique des voix et des souvenirs, gonflait l'unique voile de la barque de pêcheurs qui traversait le lac en provenance de Cadenabbia et pointait sa proue vers Bellagio." 

L'Aile tatouée, p. 326

 


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Présentation

  • : Revue Seine & Danube
  • : Seine & Danube est la revue de L'Association des Traducteurs de Littérature Roumaine (ATLR). Elle a pour but la diffusion de la littérature roumaine(prose, poésie, théâtre, sciences humaines)en traduction française.
  • Contact

Parutions récentes :
•Mircea Cărtărescu a réécrit son mythique poème Le Levant en l’adaptant partiellement en prose. Nicolas Cavaillès s’est attelé à la tâche, les éditions POL l’ont publié : il est paru en décembre dernier.
•Le recueil de poèmes de Doina Ioanid est enfin en librairie. Boucles d’oreilles, ventres et solitude, dans la traduction de Jan H. Mysjkin est paru en novembre aux éditions du Cheyne.
Esclaves sur Uranus de Ioan Popa est paru début décembre aux éditions Non Lieu dans la traduction de Florica Courriol. Le lancement, en présence de l'auteur, le 11 décembre à la librairie l'Âge d'Homme a rencontré un beau succès. A lire, un article dans Le Monde des Livres, dernier numéro de décembre 2014.
L’anonyme flamand, roman de Constantin Mateescu est paru en décembre aux éditions du Soupirail, dans la traduction de Mariana Cojan Negulescu. Suivez les déambulations du professeur taciturne dont c’est l’anniversaire : le roman retrace cette journée de sa vie entre réflexions et souvenirs de sa femme aimée.
• Max Blecher eut une vie très courte mais il a laissé une œuvre capitale. Aventures dans l’irréalité immédiate vient d’être retraduit par Elena Guritanu. Ce texte culte est publié avec, excusez du peu, une préface de Christophe Claro et une postface de Hugo Pradelle. Les éditions de l’Ogre ont fait là un beau travail car elles publient sous la même couverture Cœurs cicatrisés, le deuxième des trois seuls romans de cet auteur fauché par la maladie en 1938.
• L’hiver 2014-2015 est décidément très riche en livres exceptionnels : Les vies parallèles, nouveau livre de Florina Ilis, sort le 15 janvier aux éditions des Syrtes dans la traduction de Marily le Nir. Le talent de la romancière fait revivre les dernières années du poète Mihai Eminescu devenu fou. Le roman déploie devant nos yeux toute la société roumaine à travers ce qu’elle pense et dit du poète national utilisé à toutes les fins politiques et idéologiques. Plongez dans la vie de ce poète romantique.
•La célèbre poétesse Nora Iuga a écrit un court roman intense et beau, La sexagénaire et le jeune homme que nous avions annoncé ici. Il est paru aux éditions Square éditeur. A découvrir d’urgence.

 

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... des traducteurs invités

Faustine Vega

L'ATLR, c'est quoi?

L'Association des traducteurs de littérature roumaine (loi 1901) a été fondée à Paris en décembre 2006.  Son objet est de favoriser la diffusion de la littérature roumaine en langue française par tout moyen.  Son siège social est situé à  l'Institut Culturel Roumain de Paris.sigle atlr

L'ATLR a organisé en avril 2008 à Paris les Premières rencontres internationales de traducteurs de littérature roumaine. Ces deux journées d'ateliers ont réuni 17 traducteurs littéraires de 18 pays.

La revue Seine&Danube, nouvelle série, a vu le jour en janvier 2010. Deux numéros ont paru sous la houlette de Nicolas Cavaillès, son premier rédacteur en chef.

Seine&Danube est le résultat du travail de tous les membres de l'association.

Président : Dumitru Tsepeneag

Secrétaire : Laure Hinckel

Trésorière: Mirella Patureau