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12 mars 2013 2 12 /03 /mars /2013 01:00

 

Seine & Danube célèbre la Roumanie au Salon du Livre

 

D'ordinaire, nous publions dans nos éditions de Seine&Danube des traductions inédites. Notre revue est la vitrine de notre travail mené dans l'ombre... Jusqu'au jour où les textes ont la chance d'être publiés par un éditeur français.cadre numero 5

Du vendredi 22 au lundi 25 mars, la Roumanie est à l'honneur au Salon du Livre. Nous avons la grande joie, nous, les traducteurs de roumain, d'accueillir à Paris les auteurs qui nous ont réjoui dans l'intimité de notre travail, quand nous étions encore, égoistement, les seuls à profiter de leurs textes.

Que pouvons-nous à présent vous suggérer de mieux que de faire connaissance avec les 27 écrivains invités?

Parmi eux figurent 16 romanciers, dont 2 sont des auteurs de la francophonie roumaine encore vivace, et ils sont suivis par leurs éditeurs français depuis plusieurs années. Marius Daniel Popescu (La Symphonie du Loup et Les couleurs de l'hirondelle) vit et écrit en français à Lausanne. Il est édité par José Corti. Dumitru Tsepeneag, le président de notre association de traducteurs de littérature roumaine est le romancier que l'on connaît. P.O.L. le suit depuis de longues années (Le Camion bulgare est son dernier roman en date).

Ecrivains dans leur langue et traduits en français, quelques autres romanciers déjà reconnus en France :  Gabriela Adameşteanu, dont la fresque sociale et psychologique Une matinée perdue est rééditée tandis que la romancière signe un roman consacré au couple (Situation provisoire) ;  Mircea Cărtărescu : la France est un des premiers pays (à concurrence avec la Suède qui a finit le cycle quelques mois avant nous: chapeau bas à notre consoeur Inger Johansson) à avoir déjà traduit les trois volumes de son chef d’œuvre qui engrange les prix à l’étranger (Orbitor, L’œil en feu et L’Aile tatouée) ; Norman Manea, Médicis Étranger en 2006 et dont le recueil La Cinquième impossibilité vient de sortir ; Dan Lungu (Je suis une vieille coco !), écrivain dont les lecteurs apprécient partout en Europe, et en France également, l’humour et l’empathie pour les petites gens… Il y a Florina Ilis dont La Croisade des enfants a reçu le prix de Courrier international et Eugen Uricaru dont un deuxième roman, La Soumission, paraît également ces jours-ci chez Noir sur blanc...

Ce coup de projecteur sur une littérature assez mal connue permet aussi de découvrir d'un seul coup 8 romanciers nouvellement traduits.

Varujan Vosganian  (Le Livre des chuchotements) fait le portrait poignant de ses deux grand-pères arméniens tandis qu’Adina Rosetti (Deadline) dénonce l’ultra individualisme et la société du blog. Petru Cimpoeşu (Siméon l’Ascenseurite), Bogdan Suceava (Il venait du temps dièse) et Razvan Rădulescu (La Vie et les agissements d’Ilie Cazane) nous entraînent dans le tourbillon d’une société certes ancrée en Europe mais pleine de surprise. Lucian Dan Teodorovici et son marionnettiste (L’Histoire de Bruno Matei) évoquent le goulag roumain tandis que Savatie Baştovoi et son petit Sacha (Les Lapins ne meurent pas) détricotent la propagande soviétique.... 

La sélection contient aussi 4 essayistes  de marque. Andrei Oişteanu (Les Images du Juif : cliqhés antisémites dans la culture roumaine. Une approche comparative), Andrei Pleşu (Actualité des anges), Gabriel Liiceanu (De la limite) et Lucian Boia dont Les pièges de l'histoire vient de parâitre aux Belles Lettres...

Le pays où Eugen Ionesco a commencé à écrire nous donne aujourd'hui encore de grands dramaturges. Matei Visniec est l'un d'eux (Monsieur K. liberé). Les femmes offrent quant à elle un discours véridique et frais: Alina Nelega (Amalia respire profondément) et Nicoleta Esinencu  (Fuck you Eu.ro.pa!). Ces deux femmes ont un discours pas commode - mais comme cela fait du bien, d'être un peu bousculé!

La Roumanie n'est pas encore une terre de BD et encore moins de roman graphique. Nous y avons tout de même trouvé deux très jeunes auteurs. Ileana Surducan (Le Cirque - histoire d'un dompteur de chaise) travaille déja pour des maisons françaises, car c'est là qu'elle trouve où s'exprimer. Elle le fait en français, avec charme. Alex Tamba, quant à lui, commence son chemin. Il signe le dessin de Sidi Bouzid Kids tandis que ses albums - une exception dans le paysage éditorial de ce pays- attendent un éditeur français.

Enfin, il ne fallait pas oublier que la poésie est le poumon de la littérature roumaine : c'est par là qu'elle crée le monde et qu'elle respire. Doina Ioanid (La demoiselle de massepain) et Ana Blandiana (une oeuvre poétique très large et un recueil de nouvelles qui vient de sortir : Les Saisons) illustrent ce genre majeur en Roumanie.

Les lecteurs de notre revue observeront par eux-mêmes que bien évidemment la littérature roumaine ne se limite pas à 27 écrivains. Nous pourrions tous - cela ferait l'objet d'un beau défi sur les réseaux sociaux! - dresser une liste des écrivains que nous aimerions voir traduits en français.

Chacun d'entre eux mérite d'être connu véritablement, c'est-à-dire suivi: une vraie conversation se doit d'être entretenue. Nos deux cultures méritent cela. Les écrivains roumains souffrent presque tous de notre superficialité. Cela ne leur permet pas de s'ancrer dans le paysage de la littérature étrangère en France. Nous espérons un changement.

Mais pour l'instant, place à la joie de la découverte. Seine & Danube a le grand plaisir de vous offrir un bel extrait de l'écriture de chacun des auteurs. Notre revue est aujourd'hui le seul lieu offrant le programme intégral et clair de chacun des 27 auteurs ainsi que la couverture de leurs livres. Nous publierons dans les prochains jours leur programme de dédicaces.

Toute l'équipe des traducteurs de Seine & Danube vous souhaite d'excellentes rencontres avec les écrivains roumains d'aujourd'hui.

 

Laure Hinckel

Directrice de la publication

Pour retrouver les auteurs :

Le Pavillon roumain est en R78.

 L'Agora du CNL et le Salon littéraire, sont juste à côté, en N84.

Le Stand de l'Institut Français est presque en face, en U70.

 La Scène des auteurs est en Z82.

 La Grande scène est en Z1. 

La P'tite scène est en U10.

 



 

 

 



 

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12 mars 2013 2 12 /03 /mars /2013 00:00

FUCK YOU Eu.ro. 4f4fa2dd72a68Née en 1978 en Moldavie, Nicoleta Esinencu représente un courant dramaturgique très manifeste en Europe de l’Est où des auteurs jeunes s’exprimant dans une société en mutation n’ont plus besoin de dissimuler ce qu’ils ont à dire. Ils sont en rupture avec leurs aînés. Désillusionnés, ils refusent à la fois la société de consommation et les idéologies démonétisées qui ont enfermé leurs parents dans les pièges du totalitarisme. Ils sont à la recherche de nouveaux repères. Nicoleta Esinencu a vu son pays passer en peu d’années par plusieurs régimes. Elle en trace le portrait intime et saisissant, à travers le récit d’un voyage à la Mer Noire, lequel est  rendu toujours plus compliqué par la politique : c’est le texte intitulé 7 km, publié dans Odessa Transfer (éd. Noir sur Blanc). Les œuvres de Nicoleta Esinencu sont jouées en Europe. Elle a été titulaire d’une bourse d’études à Stuttgart en 2003 puis en 2005. Elle a été invitée en résidence d’auteur en 2006 au Centre International d’Accueil et d’Échanges des Récollets.

Fuck you Eu.ro.pa! traduit par Mirella Patureau, éd. L’Espace d’un instant, 2007.

Le Septième Kafana (co-auteurs : Dumitru Crudu et Mihai Fusu), traduit par Danny Aude Rossel, Espace d’un Instant, 2004.

Retrouvez Nicoleta Esinencu au Salon du livre :

Samedi de 16.00h à 17.00h Le théâtre roumain : texte ou réalité de l'absurde ? Modérateur Paul Cernat, avec  Alina Nelega et Constantin Abaluta dans la salle Reed expo

Dimanche de 11.00h à 12.00h Les enfants de l'absurde, avec Alina Nelega dans le Salon littéraire du CNL

Dimanche de 12h30 à 14h Fraîcheur et incandescence : la nouvelle vague du théâtre roumain. Modérateur George Banu, avec Alina Nelega, Valentin Nicolau et Matei Vişniec, sur le Pavillon roumain

DÉDICACES : dimanche 24 mars de 16h à 17h

Le "plus" de Seine&Danube, un extrait :

Fuck you, Europa ! Fuck !

Tu marches dans la rue et il n’y a rien dans quoi flanquer un coup de pied.

C’est comme si tu marchais dans le sable – sans laisser de traces.

Un beau jour, je n’aurai plus d’ombre.

Et pour n’importe quelle connerie que je vais demander j’aurai tout de suite la réponse.

"Je veux acheter le soleil.

- Mais, madame, on l’a déjà vendu."

 

pp.34-35

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12 mars 2013 2 12 /03 /mars /2013 00:00

1262940832 la croisade des enfants couv defNée en 1968, Florina Ilis vit à Cluj, dans la grande région de Transylvanie, et elle est l’auteur d’une fresque romanesque de la Roumanie contemporaine récompensée en 2010 par le prix Courrier International : La Croisade des enfants. Elle débute dans son pays avec deux romans publiés en 2006, Cinq nuages colorés et La Descente de la croix avant de publier, en 2008 La Croisade…. Un train est  détourné  par  des  enfants  partant  en  colonie  de vacances  et  c’est  toute  la  Roumanie  qui  déraille. L’auteur saisit avec acuité les travers de la société contemporaine.  Son  quatrième  roman,  paru fin  2012  en  Roumanie,  est  la  reconstitution romanesque  d’un  mythe  littéraire,  celui  du poète « national » Mihai Eminescu. Il est d’ores et déjà annoncé en français.

 

 

 

La Croisade des enfants, traduit par Marily Le Nir, éd. des Syrtes, 2010.

 

Retrouvez Florina Ilis au Salon du livre :

Vendredi de 11.00h à 12.00h La littérature roumaine contemporaine, reflet d’une société en crise ? Modérateur Eugen Simion, avec Bogdan Teodorescu, Bogdan Suceavă et Ioana Dragan sur le Pavillon roumain

Vendredi de 12.00h à 14.00h La langue, ultime liberté, avec Radu Aldulescu et Doina Ioanid, dans le Salon littéraire du CNL


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12 mars 2013 2 12 /03 /mars /2013 00:00

massepain ioanidDoina Ioanid est née en 1968 à Bucarest. De formation professeur de français, traductrice, journaliste littéraire, elle construit avec persévérance son univers poétique.

« Pour moi, le poème en prose est la forme d’expression la plus appropriée. Ainsi je peux raconter des histoires, sur moi, sur d’autres, aussi bien des proches que des gens tout simplement anonymes, car chaque homme est en soi une chronique vivante, si vous voulez. Une histoire simple, dessinée de la manière la plus naïve, peut très bien capter la poésie du monde dans lequel nous vivons. » Elle est l’auteure de cinq recueils qui se composent sans exception de poèmes en prose allant d’une seule à vingt-cinq lignes. Elle nomme la poésie « un amour tardif. Enfant, j’aimais lire des contes, des récits et des romans d’aventures. J’étais particulièrement friande des histoires chinoises, probablement à cause du mélange fascinant du quotidien et du fabuleux. » On retrouve ce mélange dans ses poèmes, à cette différence près que le fabuleux a cédé la place à des images oniriques plutôt angoissantes.

 

Son premier recueil, Duduca de marţipan (La demoiselle de massepain), fut publié en 2000. Quatre autres suivirent : E vremea să porţi cercei (Il est temps que tu portes des boucles d’oreille, 2001), Cartea burţilor și a singurătăţii (Le livre des ventres et de la solitude, 2003), Poeme de trecere(Poèmes de passage, 2005) et Ritmuri de îmblânzit aricioaica (Rythmes pour apprivoiser la hérissonne, 2010). Chaque recueil semble être le chapitre d’un roman en cours. Un certain nombre de « proches » reviennent dans les cinq recueils, comme ses grands-parents, sa mère ou sa sœur Mary ; ces personnages récurrents donnent une cohérence remarquable à l’œuvre. Dans chaque volume revient le syntagme « la femme de x ans », par lequel Doina Ioanid fixe, comme dans un journal, les différentes phases de sa vie. Ces données autobiographiques s’entremêlent avec des images surréalisantes, tirées de « l’irréalité immédiate » (pour reprendre une notion de Max Blecher, l’auteur des Aventures dans l’irréalité immédiate). C’est cette conjugaison de notations tantôt ordinaires, tantôt irréelles, qui suscite le sentiment d’étrangeté et d’originalité absolue de ces poèmes en prose. Depuis 2005, Doina Ioanid travaille en tant que secrétaire de rédaction de l’Observator Cultural, l’hebdomadaire critique et culturel le plus important de la Roumanie. (Jan H. Mysjkin)

La demoiselle de Massepain, poèmes, traduit par Jan H. Mysjkin, éd. Atelier de l'agneau, 2013.

Rythmes pour apprivoiser la hérissonne,  traduit par Jan H. Mysjkin, L'Arbre à paroles, 2013.

Poèmes de passage, poèmes, traduit par Jan H. Mysjkin et Monica Salvan, 2012.

 

Retrouvez Doina Ioanid au Salon du livre :

Vendredi de 12.00h à 14.00h La langue, ultime liberté avec Florina Ilis et Radu Aldulescu dans le Salon littéraire du CNL

Le "plus" de Seine & Danube, un extrait :    

« Depuis peu, les études sur le bonheur sont fort prisées. On peut apprendre tout ce qu’on veut. Fini, les doutes. Ces études sont mieux encore qu’un détecteur de métaux ! Précision et efficience. Mais quel est le coefficient de ton bonheur à minuit, quand vient la hérissonne, qu’elle se glisse dans ton lit et se niche sur ton ventre ? Quelle étude moderne saurait mesurer son grignotement sonore et le convertir en pourcentage ? »

p.20 de Rythmes pour apprivoiser la hérissonne

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12 mars 2013 2 12 /03 /mars /2013 00:00

cioran liiceanuNé en 1942 à Râmnicu-Vâlcea, Gabriel Liiceanu est l’une des plus importantes personnalités de la vie intellectuelle roumaine et l’un des portes parole d’une conscience civique à reconstruire, au lendemain de la chute de la dictature. Fondateur des éditions Humanitas, il est en Roumanie l’éditeur roumain de Cioran. Formé auprès de Constantin Noica, il diffusa dans un très beau et stimulant Journal de Paltiniş un modèle de formation rigoureux et attaché à la perfection intellectuelle. De cette époque datent ses premières traductions de Platon puis de Heidegger. Après 1990, Gabriel Liiceanu enseigne la philosophie, dirige sa maison d’édition et écrit.  De la limite, petit traité à l’intention des orgueilleux paraît en français. De nombreux autres ouvrages sont encore non traduits. Avec sa série Du mensonge, De la haine et De la séduction, Gabriel Liiceanu inaugure un discours d’essayiste en prise avec la vie de la cité. Il est également un mémorialiste à la plume raffinée.

Itinéraires d'une vie, E.M. Cioran - Suivi de Les continents de l'insomnie : entretien avec E.M. Cioran - Suivi de La mort de Cioran, éditions Michalon, 2007.

Journal de Paltiniş récit d'une formation spirituelle et philosophique, traduit par Marie-France Ionesco, éditions La Découverte, 1999.

De la limite : petit traité à l'usage des orgueilleux : essai traduit par Alexandra Laignel-Lavastine, éditions Michalon, 1997. 


liiceanu 

Retrouvez Gabriel Liiceanu au Salon du livre : 

Vendredi de 17.30h à 18.30h Les coulisses de l'écriture : le principe d'incertitude Moderateur Basarab Nicolescu, avec  Solomon Marcus, Houriya Abdelouahed et Bogdan Ghiu sur le Pavillon roumain

Samedi de 12.00h à 14.00h Dévoiler le goulag, avec Lucian Dan Teodorovici dans le Salon littéraire du CNL

Le "plus" de Seine&Danube, un extrait :

"La bêtise comme projet figé

La "faiblesse d'esprit", dont la cruelle nature a doté certains êtres, n'est pas la bêtise. Ce qui relève des déterminations naturelles de l'esprit n'entre pas dans le champ de la liberté, et à l'instar de l'imbecillité ou de l'infirmité mentale, ces déterminations n'intéressent que la psychologie. [...] Un individu bête, en ce sens, peut rester totalement étranger au phénomène de la bêtise comme projet figé. De même, un individu doté d'un QI élevé et, d'après celui-ci, d'une intelligence brillante, peut fort bien être frappé de cette imbecillité qui érige l'immobilité en projet. La bêtise nocive, celle qui peut mener à la catastrophe quantité d'hommes, des peuples entiers, voire toute l'humanité, cette bêtise-là est toute différente de celle, banale, que l'on rencontre au coin de la rue. Elle peut s'acquérir, se transmettre, elle peut fanatiser et ensorceler, on peut torturer et tuer en son nom, on peut même déclencher des guerres. C'est cette bêtise-là qui fait l'histoire et qui explique au demeurant une bonne partie de l'histoire de ce dernier demi-siècle en Europe de l'Est." 

De la limite

pp.87-88

 


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12 mars 2013 2 12 /03 /mars /2013 00:00

lunguNé en 1969 à Botoşani, dans une famille d’ouvriers, Dan Lungu a chaussé les lunettes de l’humour et de la tendresse pour donner vie à ses personnages. Très fin observateur de ses concitoyens, il les met en scène dans des romans à la fois réalistes et drôles. Le Paradis des poules en 2004 explorait les relations de voisinage dans une rue des faubourgs du nord à l’heure du passage à la démocratie et à l’économie de marché. Je suis une vieille coco ! en 2007 voyait s’affronter avec humour deux générations de femmes aux opinions politiques différentes. Avec Dan Lungu, le lecteur français découvrait ainsi dès 2008 le concept de « nostalgie paradoxale ». Dans son troisième roman, Comment oublier une femme en 2009, l’écrivain auscultait les relations amoureuses. Auteur prolifique et parfait francophone, il enseigne également à la Faculté de sociologie de l’université d’Iaşi. Il est aussi, depuis javier 213 le directeur du musée de la littérature de la ville de Iaşi.

Comment oublier une femme, traduit par Laure Hinckel, éd. Jacqueline Chambon, 2010.

Je suis une vieille coco !, traduit par Laure Hinckel, éd. Jacqueline Chambon, 2007.

Le Paradis des poules, traduit par Laure Hinckel, éd. Jacqueline Chambon, 2005.

 

Retrouvez Dan Lungu au Salon du livre :

Samedi de 14.00h à 16.00h Sortir du totalitarisme avec Adina Rosetti et Bogdan Suceava, dans l'Agora du CNL

Dimanche de 12.15h à 13.15h Un traducteur et son auteur Dan Lungu avec Laure Hinckel - animé par Emmanuèle Sandron sur le stand de la SDGL et de l'ATLF

Dimanche de 14.00h à 15.30h Comment écrire une femme? Modérateur: Laure ADLER, avec Marta Petreu, Magda Carneci et Radu Aldulescu sur le Pavillon roumain

Le "plus" de Seine&Danube, un extrait :

Une semaine... Depuis une semaine je n'ai plus la paix, bon sang! Depuis le dernier coup de fil d'Alice... Alice - un joli prénom, n'est-ce pas? C'est moi qui l'ai choisi. Normal, il s'agit de ma fille. Ce que je veux dire par là, c'est que mon pari voulait l'appeler autrement. Cristina, il me semble. Ou peut-être Maria, je ne sais plus. En tout cas, il voulait lui donner un de ces prénoms que tout le monde porte. Du moins chez nous, en ville. Des prénoms de coiffeuse ou de comptable.

Incipit de Je suis une vieille coco! 

 

 

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12 mars 2013 2 12 /03 /mars /2013 00:00

cinquieme impNorman Manea est né en 1936 à Suceava en Bucovine. Rarement un lieu et une date de naissance auront été plus définitoires de l’œuvre à venir. Il a miraculeusement survécu après une déportation en Transnistrie par les troupes roumaines fascistes alliées à l’Allemagne nazie mais Norman Manea est surtout le chroniqueur attentif et précis de l’exil – celui qu’il vit aux États-Unis. Des nouvelles publiées en 1969, un roman en 1970, un deuxième roman en 1977. Son troisième roman, intitulé L’Enveloppe noire est celui qui le conduit à l’exil forcé. Norman Manea y traite les deux grands thèmes qui parcourent toute son œuvre. Le père du narrateur reçoit, sous le régime fasciste des Légionnaires (la Garde de Fer), une enveloppe noire dont on ne saura jamais ce qu’elle contient. Il disparaît, on ne retrouve jamais son corps. Ce roman qui mettait la Roumanie face à son passé narrait aussi les difficultés des Roumains sous le communisme : des thèmes trop inconfortables au regard des idéologues du Parti. Dans La Tanière, Norman Manea tend le miroir de l’humour à ses concitoyens roumains exilés aux États-Unis. Norman Manea est aujourd’hui professeur de culture européenne et écrivain en résidence au Bard College, dans l’État de New-York. Prix Médicis Étranger 2006 pour Le Retour du hooligan : une vie.

La Cinquième impossibilité, essais, traduit par Odile Serre et Marily Le Nir, Le Seuil, 2013.

La Tanière, roman, traduit par Marily Le Nir, Seuil, 2011.

L'Enveloppe noire, roman, traduit par Marily Le Nir, Seuil, 2009.

Les Clowns : Le dictateur et l'artiste, traduit par Marily Le Nir et Odile Serre (Seuil, 2009).

Le Retour du hooligan : une vie, traduit par Nicolas Véron (Seuil, 2006). Réédité par Points (2007). Prix Médicis Étranger 2006

Le Bonheur obligatoire : nouvelles, traduit par Alain Paruit et André Vornic (Albin Michel, 1991). Réédité par Points (2006).

L'heure exacte : et autres nouvelles, traduit du roumain par Alain Paruit, André Vornic, Marie-France Ionesco, Odile Serre (Seuil, 2007).

Le Thé de Proust et autres nouvelles, traduit par Marie-France Ionesco, Alain Paruit et André Vornic (Albin Michel, 1990). 

Retrouvez Norman Manea au Salon du Livre :

Dimanche de 11.00h à 12.30h La vie à l'est, coté mur - écrire face à la censure ou en exil Modérateur : Matei Visniec, avec Dumitru Tsepeneag, Eugen Uricaru et Alexandru Calinescu

Dimanche de 16.00h à 18.00h GRAND ENTRETIEN La traversée des exils : Norman Manea dans l'Agora du CNL

Le "plus" de Seine&Danube, un extrait :

"La magie du mot est l'un des grands dons de notre finitude. Je me rappelle encore et avec quelle émotion le vieillard que j'étais à l'âge de 9 ans, de retour du camp, reçut au jour solennel de son anniversaire un recueil de contes roumains. En cet après-midi d'été 1945, dans le silence de la pièce, seul dans l'univers, je découvrais la langue fascinante, magnétique, miraculeuse, d'un conteur de génie."

Incipit de La cinquième impossibilité

 

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12 mars 2013 2 12 /03 /mars /2013 00:00

nelegaAlina Nelega, née en 1960,  est dramaturge et romancière. Elle est l’auteur d’un étonnant « Monologue pour personnage féminin, en un acte et 8 séquences » (ou « respirations »), intitulé Amalia respire profondément, monté en 2007 en Roumanie et joué à l’automne 2012 à Paris, à l’Institut culturel roumain. Pourquoi Amalia doit-elle « respirer profondément»? C’est l’effort qu’elle doit faire pour supporter, dans un contexte idéologique asphyxiant. Ses pièces ont été traduites et jouées en Roumanie, à Londres, Zurich, Berlin, Heidelberg et New York. Aujourd’hui, Alina Nelega maintient la tradition du théâtre radiophonique. Elle publie également des récits pour les enfants, également radiodiffusés. Amalia… fait partie d’un ensemble de monologues et monodrames pour acteurs et actrices : Projet XX, Egos, Décalogue selon Hess, Kamikazes.

 

 

Amalia respire profondément, traduit par Mirella Patureau, avec une préface de Iulia Popovici, Éditions d’un instant, 2012.

Retrouvez Alina Nelega au Salon du livre :

Samedi de 16.00h à 17.00h Le théâtre roumain : texte ou réalité de l'absurde ? Modérateur : Paul Cernat, avec Nicoleta Esinencu et Constantin Abaluta sur le Pavillon roumain 

Dimanche  de 11.00h à 12.00h    Les enfants de l'absurde, avec Nicoleta Esinencu dans le Salon littéraire du CNL

Dimanche de 12h30 à 14h  Fraîcheur et incandescence : la nouvelle vague du théâtre roumain. Modérateur George Banu, avec Nicoleta Esinencu, Valentin Nicolau et Matei Vişniec sur le Pavillon roumain

DÉDICACES : dimanche 24 mars de 16h à 17h

 

Le "plus" de Seine&Danube, un extrait :

"Dans notre pays il y a beaucoup de gens qui n’ont pas de cœur. Pratiquement, presque tout le monde de mon âge. …Des hommes, des femmes, peu importe. Beaucoup, beaucoup de gens sans cœur. Comme ça, quatre sur cinq. Et vous savez pourquoi ? C’est un secret, mais comme vous m’êtes sympathique et que vous me rappelez aussi quelqu’un, je vais vous le dire: parce qu’ils l’ont mangé.

Il était une fois, 

un hiver, 

quand il faisait très froid 

et il fallait qu’on choisisse : soit on le mangeait, soit on mourait." 

p.46-47

 

 

 


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12 mars 2013 2 12 /03 /mars /2013 00:00

Né en 1948, Andrei Oişteanu est historien des religions et des mentalités, ethnologue, anthropologue culturel, critique littéraire et romancier. Après trois ouvrages dédiés aux mythes dans la culture roumaine (1980, 1989 et 1997), après un roman en 1995, Andrei Oişteanu publie en 2001 une étude monumentale consacrée à l’image du Juif dans la culture roumaine, un travail salué par l’ensemble de la communauté intellectuelle. Par l’ampleur de la réflexion sur la construction de la représentation sociale des Juifs, ce travail dépasse largement les frontières de son pays.

Les Images du Juif: Clichés antisémites dans la culture roumaine. Une approche comparative, traduit par Pompiliu Ştefanescu, éditions Non Lieu, 2013.

Retrouvez Andrei Oişteanu au Salon du livre :

Samedi  de 10.00h à 12.00h Ecrire la Shoah      avec Lucian Boia dans l'Agora du CNL

 

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12 mars 2013 2 12 /03 /mars /2013 00:00

COUV-PLESU.jpgAndrei Pleşu, né en 1948, est une voix entre toutes reconnaissable et, sans doute, un exemple de ce que la culture européenne produit de plus élégant dans le domaine de la pensée. Andrei Pleşu s’intéresse à la place de l’homme dans la société. Vaste programme qu’il prend à bras le corps dès son quatrième ouvrage publié en 1988 à Bucarest. Minima Moralia – éléments pour une éthique de l’intervalle publié en français sous le titre Éthique de Robinson pointe le fait que nous vivons une « inflation baroque de la compétence morale ». Le grand désordre du monde viendrait alors du fait que tous nous sentons moralement parfaits. Si l’enfer c’est les autres, alors, le paradis, c’est nous-mêmes ? Andrei Pleşu questionne. Essayiste prolifique, il est également un homme engagé aux côtés de la société civile. Il fait partie de ces intellectuels d’Europe de l’Est qui ont accepté d’assumer des charges politiques dans leur pays en voie de démocratisation. Il est doué d’un humour qui fit sans doute des merveilles lorsqu’il était à la tête de la diplomatie de son pays entre 1997 et 1999. Ce même humour est teinté de critique dans L’Obscénité publique en 2004 ou dans Visages et masques de la transition dès 1996. De la joie à l’Est et à l’Ouest est tout aussi révélateur d’une pensée roumaine tournée vers le monde.

Pittoresque et mélancolie : analyse du sentiment de la nature dans la culture européenne, éd. Somogy, 2007.

Actualité des anges, traduit par Laure Hinckel, éd. Buchet-Castel, 2005.

Éthique de Robinson, traduit par Grazyna Klewek et Thomas Bazin, éd. de L’Herne, 1990.

 

Retrouvez Andrei Plesu au Salon du Livre :

Vendredi de 12.00h à 13.00h La Roumanie des anges Modérateur : Cristian Badilita avec Jean-François Colosimo, Savatie Bastovoi et Bogdan Suceava sur le Pavillon roumain

Dimanche de 17.30 à 18.30h Les écrivains dans la cité - De la dictature à la démocratie avec Ana Blandiana et Gabriela Adamesteanu sur la Scène des auteurs

Dimanche de 14.00h à 16.00h GRAND ENTRETIEN Quand la parole sauve : Andrei Plesu dans le Salon littéraire du CNL

 

Le "plus" de Seine&Danube, un extrait :

Origène attribue la création des langues aux anges. Pour cela, ils doivent avoir d'abord créé les éléments des langues, les lettres. Les lettres ne sont pas seulement la "matière première" des mots, mais aussi des archétypes du monde, des modèles originaires (et originants) de l'univers visible. Elles proviennent du Logos des débuts, elles sont sa première "diversification". D'après le Zohar, le monde a été créé à l'aide de noms sacrés, qui n'étaient pas autre chose que des combinaisons de lettres. Les lettres ont, en hébreu, grec, arabe et latin, des valeurs numériques, ce qui les fait participer à la structure harmonique du cosmos visible. On a parlé d'un "alphabet céleste" et d'une "écriture angélique".

p.188 d'Actualité des anges

 

 


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  • : Revue Seine & Danube
  • : Seine & Danube est la revue de L'Association des Traducteurs de Littérature Roumaine (ATLR). Elle a pour but la diffusion de la littérature roumaine(prose, poésie, théâtre, sciences humaines)en traduction française.
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Parutions récentes :
•Mircea Cărtărescu a réécrit son mythique poème Le Levant en l’adaptant partiellement en prose. Nicolas Cavaillès s’est attelé à la tâche, les éditions POL l’ont publié : il est paru en décembre dernier.
•Le recueil de poèmes de Doina Ioanid est enfin en librairie. Boucles d’oreilles, ventres et solitude, dans la traduction de Jan H. Mysjkin est paru en novembre aux éditions du Cheyne.
Esclaves sur Uranus de Ioan Popa est paru début décembre aux éditions Non Lieu dans la traduction de Florica Courriol. Le lancement, en présence de l'auteur, le 11 décembre à la librairie l'Âge d'Homme a rencontré un beau succès. A lire, un article dans Le Monde des Livres, dernier numéro de décembre 2014.
L’anonyme flamand, roman de Constantin Mateescu est paru en décembre aux éditions du Soupirail, dans la traduction de Mariana Cojan Negulescu. Suivez les déambulations du professeur taciturne dont c’est l’anniversaire : le roman retrace cette journée de sa vie entre réflexions et souvenirs de sa femme aimée.
• Max Blecher eut une vie très courte mais il a laissé une œuvre capitale. Aventures dans l’irréalité immédiate vient d’être retraduit par Elena Guritanu. Ce texte culte est publié avec, excusez du peu, une préface de Christophe Claro et une postface de Hugo Pradelle. Les éditions de l’Ogre ont fait là un beau travail car elles publient sous la même couverture Cœurs cicatrisés, le deuxième des trois seuls romans de cet auteur fauché par la maladie en 1938.
• L’hiver 2014-2015 est décidément très riche en livres exceptionnels : Les vies parallèles, nouveau livre de Florina Ilis, sort le 15 janvier aux éditions des Syrtes dans la traduction de Marily le Nir. Le talent de la romancière fait revivre les dernières années du poète Mihai Eminescu devenu fou. Le roman déploie devant nos yeux toute la société roumaine à travers ce qu’elle pense et dit du poète national utilisé à toutes les fins politiques et idéologiques. Plongez dans la vie de ce poète romantique.
•La célèbre poétesse Nora Iuga a écrit un court roman intense et beau, La sexagénaire et le jeune homme que nous avions annoncé ici. Il est paru aux éditions Square éditeur. A découvrir d’urgence.

 

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... des traducteurs invités

Faustine Vega

L'ATLR, c'est quoi?

L'Association des traducteurs de littérature roumaine (loi 1901) a été fondée à Paris en décembre 2006.  Son objet est de favoriser la diffusion de la littérature roumaine en langue française par tout moyen.  Son siège social est situé à  l'Institut Culturel Roumain de Paris.sigle atlr

L'ATLR a organisé en avril 2008 à Paris les Premières rencontres internationales de traducteurs de littérature roumaine. Ces deux journées d'ateliers ont réuni 17 traducteurs littéraires de 18 pays.

La revue Seine&Danube, nouvelle série, a vu le jour en janvier 2010. Deux numéros ont paru sous la houlette de Nicolas Cavaillès, son premier rédacteur en chef.

Seine&Danube est le résultat du travail de tous les membres de l'association.

Président : Dumitru Tsepeneag

Secrétaire : Laure Hinckel

Trésorière: Mirella Patureau